Ici, je voulais te parler des maladies de nos petits anges durant les premières années de vie…
Y faire face en tant que parents est selon moi le plus difficile… On se sent impuissants, littéralement perdus et démunis…
En tant que professionnelle de santé et jeune maman je ne m’y étais pas du tout préparée…
La parole se libère sur beaucoup de sujets concernant la parentalité mais on nous parle très peu de cela… des premières maladies du fait de la collectivité, du froid qui pointe le bout de son nez et de toutes ces maladies infantiles dont on nous parle si peu…
On nous fait l’apologie de tel ou tel vaccin comme si nos enfants allaient être « protégés » de tout, et pourtant si peu de prévention sur la montagne de virus et microbes en tout genres qui nous attendent.
En tant que parents, en tant que maman plus particulièrement, les charges physiques mais aussi mentales sont colossales. Elles s’intensifient au fur et à mesure que la fratrie grandit… tu te dois selon la société, d’être femme, d’être mère, d’aller travailler… Et pourtant : ton enfant est malade, fébricule à 38°C, on t’appelle, tu dois venir le chercher à la crèche, chez nounou ou à l’école. Car oui, tu le sais depuis le COVID, les mesures restrictives se sont intensifiées et tu te dois de t’organiser pour venir le chercher.
Reviens quelques mois en arrière, c’est toi même qui galérais à trouver un mode de garde pour ton enfant car tu te devais de reprendre le travail pour subvenir aux besoins de ta famille car « la vie coûte chère »…
Ton enfant est malade, tu as repris le travail, tu dois le garder, tu dois payer ton mode de garde et en plus te mettre en arrêt.
Tout se mélange alors dans ta tête !
Mon enfant a quoi ? On ne m’avait pas parlé de la « cinquième maladie »!!! Quoi ? Il en existe 4 avant ? C’est quoi ? Lesquelles ? Et toutes ces otites ? Ces dents qui font mal ? Ces bronchiolites où tu te retrouves à 3h du matin en train de couper des oignons sous le lit de ton bébé car il n’y a rien à faire selon le médecin alors tu te réfugies dans les conseils de ta grand-mère… car là tu ne sais plus quoi faire !!! Et on t’a dit qu’il n’y avait rien à faire !!!!
La gastro, il se vide, j’ai changé 5 fois le lit mais je ne comprend pas on m’a dit de faire le vaccin contre la gastro, ce que j’ai fais et pourtant ???
Et tant d’autres choses …
Ok, je n’ai pas de mode de garde car papi et mamie sont loins, pas encore à la retraite. Mon enfant ne peut compter que sur moi car sur les deux parents, l’un doit travailler car moi je ne peux plus…
En arrêt ? Quoi ? Encore ? Elle utilise toujours ses enfants comme prétexte... ils sont tous les jours malades…
Un arrêt, deux arrêts, trois arrêts… et devoir toujours se justifier… se sentir mal à l’aise, car oui cela me gêne… mais mon enfant est malade. Mon enfant est tout le temps malade. Est-ce de ma faute ? De sa faute ?
Et des émotions et des sentiments qui se mélangent !!!
Ne t’inquiète pas mon chéri, maman est là ! Je vais prendre soin de toi.
Quoi ??? Tu es encore malade. Je vais devoir encore me mettre en arrêt !
Et voir nos bébés souffrir, se tortiller de douleur sans pouvoir la leur prendre. Cette impuissance…
Ce mal-être que nous éprouvons à ce moment précis est difficile à écrire.
J’ai presque honte de l’écrire… honte d’avoir eu honte que mon enfant soit malade, d’avoir culpabilisée de mes arrêts multiples pour mon enfant malade, d’avoir été malade pendant ma grossesse… honte ??? Vous rendez vous compte… on nous pousse à avoir honte ? Honte de faire, de ne pas faire... Honte d’être, ou de ne pas être… Honte d’y arriver ou de ne pas y arriver...
N’ayez pas honte !
Posez-vous une seule et unique question : qu’est-ce qui est le mieux à ce moment précis pour mon enfant ? Pour son bien-être ? De quoi a-t’il besoin ?
Entourez-vous des professionnels qui font écho en vous. Ou vous pouvez vous permettre de poser toutes les questions sans avoir honte ! N’ayez pas honte de ne pas savoir !
Le reste suivra.
Je veux vous dire aujourd’hui que vos enfants tomberont malades…
(une pensée toute particulière à mes petits patients d’oncologie et leurs parents. Vous êtes forts ! )
Oui, n’ayez pas honte d’être forts !
Car forts vous l’êtes !
D’essayer, d’être présents, de prendre telle décision plutôt qu’une autre, d’assumer vos choix, vous êtes forts d’amour !
Et nos petits guerriers nous le démontrent chaque jour. Cette résilience à tout, ce courage, cette détermination, cette phrase : « ne vous inquiétez pas papa maman, ça va aller ! », cette larme qui sèche, ce cri qui s’étouffe pour laisser place aux rires, aux bras crispés qui vous enlacent autour du cou.
Ce ne sera pas facile mais je peux vous dire une chose : c’est que face à chaque difficulté rencontrée, votre enfant vous aime sans condition ! Vous êtes son monde tout entier. Et ensemble vous devenez !
La vie nous est chère.
Merci la vie !
Michaëla
Merci pour cette chronique dans laquelle toutes les mamans peuvent s'identifier.
Merci de nous dire ce qu'on ne nous dit pas.
Merci de ta bienveillance.
Un réel plaisir de te lire.